Affaire du 4×4, à Saintes : Ma lettre au président Nicolas Sarkozy et au président de l’UMP 17, Dominique Bussereau

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs,

Ce 19 mai, en début d’après midi, j’ai adressé une lettre (par courriel) au président Nicolas Sarkozy, pour sa qualité de président de l’UMP, et au ministre Dominique Bussereau, pour sa qualité de président de la fédération UMP de Charente-Maritime.

Palais de justice de Saintes. Photo tous droits réservés, Eric Dohollou

Palais de justice de Saintes. Photo tous droits réservés, Eric Dohollou

Vous trouverez, ci-dessous, ma lettre. J’avais à coeur d’apporter mon témoignage d’habitant de Saintes et de militant UMP, face à l’affaire qui touche la municipalité saintaise, depuis le 13 mai dernier.

En vous remerciant pour votre intérêt,

Très cordialement,

Eric Dohollou

Lettre au président Nicolas Sarkozy, et à M Dominique Bussereau*

Monsieur le président de la République,

Habitant de la ville de Saintes et militant UMP, les derniers événements politiques qui touchent la municipalité saintaise, me choquent. Face à cette situation, je viens partager ma déception, et mes interrogations.

Je fais référence à l’affaire concernant l’acquisition d’un véhicule par la ville, sur ordre du maire (Divers Droite), sans respect des procédures propres à un marché public, et sans en informer les membres du conseil municipal, d’après des sources officielles.

Le 4×4 de la marque BMW, acheté pour un montant de 24 949 euros, était le véhicule de fonction (dans le secteur privé) de monsieur Jean-Philippe Machon, maire de Saintes.

Le maire reconnaît une « erreur de procédure », notamment. Il ne démissionne pas, et sa majorité décide de rester à ses côtés, aujourd’hui.

Au-delà de l’aspect légal, et dans l’attente des décisions du préfet et de la Cour des comptes, la faute politique est grave sur le plan moral.

Cet acte ne correspond pas à mes valeurs politiques, d’autant plus au regard du taux de chômage de ma ville (aux alentours de 16%).

Le maire de Saintes, et les élus de sa majorité, ont une responsabilité vis-à-vis de l’UMP, qui soutenait la liste Saintes Demain.

Ils font le choix de ne pas renoncer à leur mandat, et acceptent de continuer à l’exercer sous la gouvernance de monsieur Jean-Philippe Machon, en lui accordant leur indulgence.

Cette décision est un manque de respect aux habitants et aux militants UMP locaux, tant l’affaire bouleverse la ville.

De plus, nous devons faire face à des comportements qui interrogent. Par exemple, pour défendre le maire dans les médias, une conseillère municipale met en cause la responsabilité des services de la mairie, dans ce dossier. Pourtant, les faits révèlent le contraire. Les employés municipaux avaient mis en garde le maire, cela va de soi. Il est seul responsable, comme il le reconnaît.

Notre mouvement est une victime collatérale de cette affaire. Par exemple, le JT de France 2 (émission Télématin) vient qualifier le maire d’« UMP ». Sauf erreur de ma part, l’élu Divers Droite n’a pas fait de démenti.

Je voulais savoir si vous envisagez de réétudier la position de l’UMP, vis-à-vis de la majorité municipale de la ville de Saintes ?

Cette affaire pose un second problème d’éthique, du côté des élus UMP, qui siègent au sein de notre comité politique de la troisième circonscription, et/ou qui exercent une responsabilité pour notre formation.

Des élus municipaux de la majorité de Saintes, membres de l’UMP, décident de rester dans l’équipe de monsieur le maire Jean-Philippe Machon.

Des élus ne s’expriment pas sur leur choix. D’autres expriment leur clémence vis-à-vis du maire.

Quand le maire a décidé de ne pas démissionner, j’attendais que les élus de l’UMP quittent la municipalité. Puisque une partie d’entre eux se désolidarisait publiquement du maire, avec pugnacité dans les médias, dès la sortie de l’affaire, le 13 mai dernier.

Je suis choqué par leur maintien au sein de la majorité.

Dans l’attente de la décision du préfet, et de celle de la Cour des comptes, les élus concernés doivent comprendre qu’au regard de leur position, il est dans l’intérêt de l’UMP qu’ils se mettent en retrait de nos instances politiques, afin de respecter l’intégrité des militants.

Comment expliquer aux citoyens, que dans l’un de nos comités de circonscription, nous comptons des élus qui acceptent de mener une action politique, sous la gouvernance d’un maire qui fait acquérir un véhicule haut de gamme par la municipalité, dans de telles conditions, en trahissant les promesses de campagne.

Les maires-adjoints et les conseillers municipaux de notre mouvement, doivent comprendre que leur choix personnel, pour le moins étonnant, n’est pas représentatif des valeurs de l’UMP. Leur appartenance au comité de circonscription engage les militants, injustement.

Le comité sera garant des futures élections qui vont le renouveler, et il devra aussi participer à la campagne des régionales. Il doit être exemplaire.

Afin de compléter la sincérité de ma démarche, je tiens à préciser que je n’ai pas postulé pour intégrer la liste Saintes Demain, et je n’ai pas été membre du comité de soutien de Jean-Philippe Machon. De ce fait, il n’y a aucun passif négatif qui me conduit à rédiger cette lettre.

Par ailleurs, j’ai été un militant UMP « bon soldat ». A titre personnel, lors de la campagne, j’ai défendu le candidat sur les réseaux sociaux, face à des attaques de la liste du Parti Socialiste. Toujours à titre personnel, j’ai défendu les nouveaux élus, dans la presse, alors que la politique de l’entretien urbain se faisait attendre, selon des médias (j’étais l’auteur d’une pétition pour la propreté, à l’encontre de la municipalité de gauche, précédente). J’ai manifesté publiquement mon intérêt pour le projet de création d’un conseil des jeunes, qui figurait au programme de Saintes Demain.

Je vais avoir 34 ans le mois prochain. Cette année représente mes 15 ans d’engagements locaux et nationaux. Avant cet investissement politique, j’ai commencé ma vie professionnelle en préparant un CAP en alternance dans un supermarché, à 16 ans, puis j’ai évolué au poste de responsable de magasin, à force de me battre. Du côté politique, j’ai dû également beaucoup travailler, pour atteindre des fonctions nationales, au sein de la démocratie participative, sous une présidence ministérielle, ou encore sous l’autorité du président du Conseil Economique, Social et Environnemental de la République.

C’est pourquoi il m’est très difficile d’observer que le manque de déontologie politique peut l’emporter, et de voir les citoyens abusés.

J’ai une pensée très forte, pour toutes celles et ceux qui peinent à s’acquitter de leur taxe d’habitation, ou encore de leur taxe foncière, sans pouvoir bénéficier d’un dégrèvement ou d’une remise gracieuse de l’impôt. L’argent public est sacré.

Je suis sensible à la bienveillance de la part des responsables de mon parti politique, pour continuer de servir l’intérêt général, dans les meilleures conditions locales.

Ma démarche est personnelle, mais elle fait écho à une déception générale, qui vient d’évoluer en crise démocratique dans l’agglomération saintaise. Si le maire décidait finalement de démissionner, la situation s’apaiserait, mais les interrogations resteraient identiques, jusqu’aux interventions du préfet et de la Cour des comptes.

En vous remerciant pour l’intérêt que vous porterez à mon témoignage, et pour votre bienveillance,

Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.

Eric Dohollou
Secrétaire général adjoint du Cercle de la Diversité
Ancien porte-parole des Assises Nationales de la Jeunesse, du CESE
Ancien secrétaire national du Conseil National de la Jeunesse

 

La lettre fait l’objet d’un article du journal Sud-Ouest, cliquez sur le lien, ci-dessous, pour être dirigé vers la publication :

* http://www.sudouest.fr/2015/05/19/affaire-du-4×4-a-saintes-un-militant-ump-ecrit-a-nicolas-sarkozy-1925367-1391.php

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